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02/04/2012

Et je rêve de te voir...


Et je rêve de te voir vieillir
Tes cheveux blancs
Tes bras dégorgés de muscles, striés
Tes rides de rire autour des yeux
Cernant ta bouche
Et nos mômes nous tapant
1000 balles
Pour leurs pseudo études universitaires
(ou d’autres ; pas d’a priori a priori)
Je rêve de te voir
Voûtée
Et quand nous ferons l’amour
Nos rhumatismes seront synchrones
Pauvres vieux clones d’une chanson
Du DCD Gainsbourg
Tu reluqueras les jeans des mâles éphèbes
Je continuerai d’arpenter les bars-tabacs
Et alors l’amour qu’on se portera
Sera indéfectible

Le seul problème, c’est qu’on n’y arrivera
— sans doute — pas



29/03/2012

Vision pittoresque à Céreste un dix-neuf septembre à midi environ


Une vieille femme en robe kilt rouge et noire
Au tee-shirt rayé blanc et rouge
Et d’énormes seins
(Au moins du 150)
Seins croupissant sur cuisses assises
Bouche barbue dégustant Magnum blanc
— les poils sculptant des sillons dans la glace —
Peut-être n’est-elle pas si vieille que ça ?
Peut-être n’a-t-elle pas juste eu une maman
Pouvant lui offrir des soutiens-gorge
150 G ?
… Sa poitrine telle une tumeur de l’utérus…

La jeunette la servant
Sourit en me regardant
Moi aussi                    (je souris)

Dans 50 piges, peut-être posera-t-elle
Ses coudes sur 90 C d’accoudoirs
Flasques ?

Et voilà que tu arrives
Toi et ta petite poitrine
Fière comme deux boudoirs.




Extrait d'un roman à jamais paraître (II)


« — Bonjour, dit-il.
Confuse, Paula souriait.
— Eh oui, c’est moi, Paula »



26/03/2012

Histoire de fourmis (II) : New York


Sur la terrasse du restaurant du
Colorado
Y a des pavés
Et entre chaque
Des interstices de ciment

Ça ressemble à l’idée que je me fais
Des États-Unis
Mais les fourmis,
Elles,
S’en tapent                       (de cette idée)

Parfois elles empruntent la 15e avenue
Parfois elles traversent un bloc géant
D’immeubles imaginaires
À la recherche d’une miette de
Crackers

Elles devraient pourtant se méfier
C’est plein de voyous au coin
De la 6e rue

Le fameux gang
Des voleurs de crackers, justement !



Extrait d'un roman à jamais paraître


« Jean — car il s’appelait Jean —
ouvrit la porte »



25/03/2012

Lune Ballon-Sonde


Y a des étoiles
Qui imitent
Le bruit de l’avion
Pour pouvoir se déplacer
Le plus discrètement possible
Dans le ciel, la nuit


(la preuve : plus le jour se lève, plus on entend d’avions et, comme par hasard, moins on voit d’étoiles!)








23/03/2012

Ce n'est ni bien original ni bien brillant

  
Je croyais pourtant l’avoir
Provisoirement distancée
Cette saloperie de déprime qui
Me colle aux basques
Depuis tant d’années
J’avais même écrit à tout le monde que
Je n’avais pas été si heureux depuis
Longtemps ; tellement écrit que ça en
Devenait louche
Car les syndromes étaient bien présents :
Je faisais trop confiance en mon
Intelligence
Je parlais trop (et trop fort) de moi
Je claquais trop de thunes que je n’avais
Pas
Et pour finir, hier
Je picolais 
                                                    (trop)

Ce matin, à côté du lit vide
De ta présence
Un petit mot

T’avais donc pleuré cette nuit

(comment tu fais pour m’aimer encore ?)

Je pense à ce texte du “Journal Japonais”  
:
« Et on ne peux exclure que je débloque complètement,
mais alors à plein tube. »

Je pense à cette phrase du “Faussaire”  de
Monsieur A.
:
« Et ma vie déjà bien lancée
Me passe sous le nez »

Exact Richard, exact Dominique

(mais comment fait-on pour oublier ?)

août 2
17:38



22/03/2012

Trout Fishing in Utopia


En choisissant le Colorado provençal
Comme lieu de villégiature
Je poursuis mon chemin de fac-similé
D’écrivain américain à la nuts

J’ai bu du mezcal
D’août 87 à avril 88
Après lecture de “Au-dessous du volcan”
J’ai laissé mes petites amies successives
Me percer les boutons dorsaux afin
D’appréhender ce plaisir éminemment
Chinaskien
J’ai mis des « Wouah ! »
Dans toutes mes phrases
À la suite de “L’attrape-cœur”
En 93, j’ai acheté mes premières
Cannes à pêche en Bourgogne
Pour ça
Afin de comprendre pourquoi mes auteurs
Préférés aimaient ça
 
Je me suis marié jeune par romantisme
Ai rapidement divorcé par nonchalance
 
J’ai bossé comme puériculteur, régisseur, vendeur
(de livres, de CD, de jeux vidéos), monteur de stands
— de publicité aussi —, barman, peintre en bâtiments,
décorateur, colleur d’étiquettes pour sprays couleurs,
journaliste, sculpteur de sable, chômeur, tresseur de tresses
aux Canaries, assisté chronique, plongeur dans une boîte
de travelos, animateur radio, parolier, brocanteur,
dessinateur de Christ sur le parvis des églises
le dimanche matin en Italie, et ai regretté qu’il n’y ait pas
de puits à forer, histoire d’étoffer une histoire par trop banale.

Des gens me demandent : « C’est quoi ton problème ? »
Ben justement, mon problème, c’est ça.

Ou alors, ça vient du continent

Je devrais peut-être essayer de devenir un
Fac-similé d’écrivain français…



(Mais entre Christian Bobin et Philippe Djian, j’ai du mal)




Hommage à l'OuLiPo : S +10


Finalement ce sera Rustrel (Vaucluse)



C'est décidé, on se trisse !


— Choisis une lettre entre A et Z.
— H.
— H ?!
— Ben oui, au hasard : H.

Je sens que le choix va être cornélien
Entre le Havre et Hong Kong !


20/03/2012

Le temps qui passe

  
Je suis là
Avec Isabelle, Hervé et
Valérie
Sur 3 gros cailloux au
Milieu de la rivière
On a mangé les restes de
Thon, de sardines et
De taboulé d’hier
Assis là sur ces
3 rochers au milieu de
La Durolle
Dimanche 6 juillet
Une semaine sans une goutte
D’alcool
48 heures de plus que
Je suis
Avec toi

… et je crois qu’on en a tous
Pas grand chose à foutre
Du temps qui passe


17/03/2012

Un sacré bon job !

    
« Si tu n'avais plus
de boulot
Tu devrais te
Faire vendeur de
Brautigan »



06/07
2 A.M.
Hervé — explosé —
écoutant "Portishead"
après une journée
passée à dormir
dans le lit d'Isabelle
à Thiers




Marielle (II)


Je l’ai revue il y a
Trois jours
À la terrasse du Mazet
Elle lui disait : « Tu m’as manqué, j’ai cru voir ton visage partout »

Le soir, elle était à un vernissage
Et lui à ses côtés

Elle cherchait partout son
Visage dans
Les bras d’un autre
Gars




Oncle Alfred


Depuis ma rupture d’avec Marielle
J’ai perdu 10 kilos
  
(déjà que je n’étais pas gros !)

Et j’ai soudain eu
L’impression que tu faisais
L’amour avec ton
Cours d’anatomie

Moi
En
Oncle
Alfred



14/03/2012

Guillaume nous a prêté son appart


6h30 du matin
Coup de fil apeuré
Marielle : « C’est horrible, il n’admet pas que je le plaque ! 
Il me séquestre ! J’ai juste pu m’échapper sous prétexte de 
lui acheter des cigarettes.
— pas plus futé en amour qu’en kidnapping, le Kamel ! —
Il m’a empêchée de dormir ; il a coupé le téléphone ; 
il casse tout dans la cuisine ! »

Après l’avoir menacé d’appeler les flics
Il se barrera

7h35, j’emmène mon ex-amour à la terrasse
Du “Roméo” et vais
Chercher Guillaume pour qu’il
La console
Le soir on dînait ensemble
Dans la cuisine rafistolée

C’était bizarre de la voir
Chez elle embrasser un autre gars
Et de sentir la bouche de Valérie
Contre la mienne
Dans mon ancien chez moi



                                   June 30th, June 30th


12/03/2012

III



Désormais
“Tu”
S’appellera
“Valérie”

Peut-être jusqu’à demain…



Tu quoque fillette


On se croise l’après-midi
Tu trimballes ton rôle de “La Locanderia”
Dans les rues de Clermont
Je lis mes textes place de la Treille avec
Cécile et Guillaume

— T’as l’air radieux…
— Ben oui…
Tu te retournes vers le (maigre) public
— Elle ?
— Oui.

Soulagée
Tu m’annonces : « Moi aussi »
J’aperçois Guillaume rougir
— Lui ?
— Oui.
Mais vu que rien n’est simple
Pour toi
Tu ressortiras avec Kamel
Le dimanche

Bordel, ça fait deux mois que
Je te répète que ce mec est dingue!

Et pas seulement de toi…!




27/06


Tu me demandes de
Passer la nuit avec toi
On a, pense-t-on
Envie de nous

Mais au bar de Khader je rencontre
Patricia qui m’emmène
À un concert de salsa
Puis au “Sonic”  danser ragga

Et
Elle
Est

  jusqu’au matin peut-être



Une simple salade

  
J'avais laissé un message
Hier
Afin que tu me rappelles
Chez Isabelle
Pour savoir si
Je pouvais loger
Chez nous demain

T'avais d'autres plans
(avec lui)
— Une simple salade...
— Une simple salade ?! À d'autres !
T'avais jamais fait une
Simple salade
— ... Avec du saumon et des crevettes
T'as dit

Ce soir, avec Isabelle
On s'est payé un kilo de scampis
Et du Champagne millésimé
Comme ça
Sans aucun lien de
Cause à effet

Promis !


                                                                                                               Fête de la musique à Thiers
                                                                                                               21/06

Y a pas que...


Y a pas que le yo-yo dans la vie

Tu te débrouilles également très bien
Au Jokari



10/03/2012

On se dit


Quand je te retrouve
À Clermont
Tu me dis être amoureuse d’un autre
Tu me demandes : « Et toi ? »
Je dis : « Moi pas »
Je dis : « Donc, t’es amoureuse ? »
Tu me dis : « Je ne sais pas »
Je te demande : « Alors pourquoi tu me dis
être amoureuse ? »
Tu me réponds : « Parce que je pensais que
toi tu l’étais »

T’as réservé une table à la “Tonkinoise”
On s’y installe

J’y dis : « Je t’aime encore »
T’y dis : « Je suis amoureuse »
Tu ne veux pas me dire de qui
Finalement, « Oui, c’est lui »
Mais tu penses vivre avec un autre
— Un metteur en scène parisien.
Je dis : « Oui, oui »
Puis : « Mais moi je t’aime encore »
Tu dis : « C’est difficile de te quitter »

Toute cette dernière semaine
On s’était
— chacun de notre côté —
Persuadé qu’on pouvait s’oublier

Tu regardes mes mains
Puis me demandes de t’embrasser
C’est difficile de t’embrasser
J’ai l’impression de sentir son
Odeur sur tes lèvres
Mais je t’embrasse quand même
Et pour la première fois depuis 15 jours
Je rebande en pensant à toi

Je te raccompagne à l’appart
Te couche
Mate la vidéo des Marx Brothers
Te rejoins enfin
Nos corps fusionnent
Et au matin encore
Et à midi encore
Puis on fait une sieste

Au réveil
— vers 19h00 —
Tu dis : « Je veux terminer mon histoire avec lui.
M’attendras-tu ? »
Tu ajoutes : « Je voudrais que tu tombes amoureux
d’une autre. Pour savoir où en est ma jalousie… »
Je dis : « J’en ai marre de tomber »



                                                           C’est vrai
                                                                                                                              j’en
                                                                                                                              ai
                                                                                                                              marre
                                                                                                                              de
                                                                                                                                             tomber...





Cette nuit...


Cette nuit
J’en ai eu soudainement marre d’être seul
Je voulais absolument entendre
Une voix humaine

J’ai appelé l’horloge parlante



09/03/2012

Jacquot et la Sorcière


« Tu devais être un bel enculé dans ta vie antérieure 
pour avoir tant de méchanceté au fond de toi ! »

C’est la première chose que m’ait dit Zoé
Au restaurant

Zoé joue une sorcière
Zoé est une sorcière

On a parlé toute la nuit
Dans la balancelle du jardin
À l’aube, elle s’est levée
—  Soit je le rejoins, soit on baise.
   Faudrait mieux pas, j’ai dit.

Non que je n’en avais pas envie
(Zoé a un corps de sorcière)
Mais je craignais ne pouvoir assurer face à
Une fille qui déclare désirer qu’on la traite
De salope
En faisant l’amour

Partie remise
Sur un tapis de sol d’une salle de gym
À 18h00

                                                     
                                                                
                                                                  …Juste au moment où
                                                                  Son mec en poussait
                                                                  La porte



                                                                                                  La Ferté-Alais
                                                                                                  06/06



07/03/2012

Ta voix au téléphone


Ta voix au téléphone

Il n’y avait plus aucun
Amour dedans



Jacquot


La Ferté-Alais
Son & Lumière “Dame Adélaïde”
Je joue le sot qui apprend à devenir fol

Vu que j’ai une peur panique des animaux
(de TOUS les animaux !)
Le metteur en scène m’a collé un âne et un bouc
Bijou m’a écrasé le pied droit
Moustique m’a encorné le genou gauche
On ne se quitte plus

Mon personnage fait beaucoup rire

Pourtant je suis juste ici pour essayer de
T’oublier

Ce doit être pour ça



Scènes de la vie quotidienne


— T’es rentré dans ma vie. Je vais te casser la gueule.
— J’ai plutôt l’impression du contraire. Pour la première proposition, s’entend…
— Peu importe, il faut que quelqu’un paye. Tu ne sauras ni la date ni l’heure mais je te casserai la gueule !

Une heure plus tard, je te rencontre :
— Tu sais Vincent, Kamel a beaucoup changé, il n’est plus du tout violent.



04/03/2012

Une partie de yo-yo humain


Tu reviens de chez tes parents
Tu passes l’après-midi avec lui
La soirée avec moi
Et la nuit dans la chambre d’ami
Seule enfin

Le lendemain tu pars jouer dans la capitale
Non sans l’avoir revu le matin
Non sans me redire « Je t’aime » à midi

Tu devrais te présenter à un concours de
yo-yo humain




On m’a proposé...


On m’a proposé le rôle de Jacquot
Dans une pièce se déroulant au 11e siècle
À La Ferté-Alais
Le théâtre du Pélican m’a payé la vidéo
Que j’avais prise de ta prestation dans le
Mazev
Je bosse pour l’Opéra fin juin

Oui, vraiment, c’est une jolie semaine

J’ai avalé deux boîtes de Prozac
Et me suis réveillé
Tremblant comme une vache folle

                                                                                                           
                                                                                                           Je dois être le premier mec à essayer de
                                                                                                           Se flinguer aux euphorisants



03/03/2012

Karaoké dans un restaurant vietnamien à Clermont-Ferrand avec Anne B.


J’ai massacré “La Javanaise”
Elle a massacré “Ex-fan des Sixties”
D’autres massacraient du Balavoine

J’ai laminé “Le Sud”
Elle a pris le micro pour une autre chanson 
de Birkin

Elle m’a dit :
« Je ne m’entends pas »
Je lui ai répondu :
« Normal, tu ne chantes pas »



01/03/2012

Deuxième nuit à la gare S.N.C.F


Toute la soirée, ta mère m’a traité
De pervers-sadique
Tout ça parce que je ne m’énervais pas
Lors des engueulades
J’avais l’impression de revivre un vieux
Feuilleton qui serait passé de mode
Mais dont les télés raffolent pour leurs
Grilles d’été

Puis, comme toi le jour d’avant,
Elle m’a foutu hors de l’appartement

Le matin je suis repassé lui proposer un thé

Ensuite, j’ai été te chercher à l’hôpital
Tu disais m’aimer
Tu disais : « On va se quitter »
Tu disais : « Reste avec moi »
Tu disais : « Fais comme tu veux »

T’étais donc vivante


20 mois


Tous les 10 du mois
Depuis notre rencontre
On faisait une petite fête
Pour se rappeler
Qu’on s’était pour la première fois
Embrassés
Un 10 du mois

Puis on a fait moins de fête

Puis avant-hier c’étaient nos 20 mois

Tu m’as mordu la main droite
Je t’ai cogné la mâchoire

Et hier tu te suicidais



2386 dollars virtuels


Ce soir-là
J’ai joué toute la nuit au Solitaire contre
Mon P.C.
En vidant la bouteille de rhum
Et celle de Bordeaux
Tout en écoutant (en boucle) “Va-t’en”
De Dominique A

6h42 avec le même morceau
De Dominique A !

Et j’ai dû perdre dans les 2386 $ virtuels



28/02/2012

Réveil matinal et autres mauvaises nouvelles


Ce matin un coup de fil
« Bonjour c’est Kamel
Il faut que te parle »
Je dis : « d’accord »

Je savais qu’il draguait Marielle
J’ignorais qu’ils sortaient ensemble

Il arrive
Me déclare que je peins bien
Je ne savais pas qu’il était
Déjà venu à la maison

Ce qui l’emmerde c’est
Qu’il voudrait faire du cinéma
Il a peur que je le brûle…
Le con, s’il savait…
Il aimerait voir ce que j’écris
« Paraît que tu as du talent »
Je les imagine au lit
Parler de moi en baisant

Il dit :
«  On a beaucoup de choses à partager »

Regardant celle que j’aime, je dis :
« Oui, en effet »



Balade vallée de Chaudefour


On est sorti des
Sentiers battus
Marielle et moi
Rien que du très conventionnel
Marécages, ruisseaux
On cherchait des galets
Dedans

J’en ai trouvé
Un
En forme de cœur
Et te l'ai offert

Est-ce parce que
C’était un
Cœur de pierre
Que tu as repris le
Tien ?



Un infographiste doué


Olivier se tape l’incruste dans mes soirées
Olivier dissémine ses bouts de pétards
Dans tout l’appartement
Olivier est un infographiste doué   

La musique s’arrête
— « Je mets l’autre face ? »
— « Olivier, c’est un CD ! »



Un bar à Thiers


On offre à boire au vieux
On se précipite pour lui
Payer son verre
Pour lui régler son compte

Il a un sourire las
Habitué à de telles précautions

Sa femme est morte le mois dernier



                                               Un bar
                                               à Thiers

Textes & Photos : Anne Brégeaut



Ces 6 mois de ma vie
Sur les murs
C’est 6 mois de ma vie
Que tu ne connaissais pas





                                   le 29 avril aussi



Une expo


Hier
J’ai visité une expo

Ça parlait
— entre autre —
De moi

À peine 30 ans
Et déjà au musée !



                             Fin des 10 jours
                             de l’Art Contemporain
                             au “Creux de l’Enfer”
                               Thiers, Auvergne.


Je suis un bègue...


Je suis un bègue très
Rapide

À peine mort
Déjà vivant



Seconde partie

Chronique
d’une
rupture

25/02/2012

Not an Haïku


De nos folies
Quelles envies d’en terminer ?
Une fille à la table d’à côté
Mais juste une Winston
À l’orée du cendrier
La mode cette année
Est aux blondes décolorées
Et aux gros bruns
Barbiche en collier

Plus une thune en banque
Je tire sur le chéquier
Pour faire moins minable
Je carbure au Supérieur
À ma table, hormis mon ombre
Je ne supporte aucune erreur

Je parais jeune
Mais des jeunes plus jeunes
Que moi
Me regardent
D’un drôle d’œil
Je dois leur rappeler le frère aîné
Que la famille aurait déshérité

La F.M. dégoise du “Wall”
Et toujours ces blondes décolorées
Aussi des rousses
Embrassant des gros à barbiche en collier

Je semble pathétique
Triste à en crever
Le rasoir refusant de raser
Et même les brunes loin de m’aimer

Dans la rue
Des vieux j’effraye
Dans les bars
Des jeunes j’effraye

J’effraye
Des filles “Pulp Fiction”
Des garçons en érection
Et mon chéquier qui meurt
La mode cette année
Est aux garçons qui pleurent

Je hais ces gosses
Qui avaient mon âge
Avant
Et ces années où je
Pensais pouvoir rêver
Des fausses blondes
Des rousses
De ces filles
Sans l’ombre d’un sourire
Qui vous souriaient
Leurs yeux sublimes
Comme une bouteille de Tourtirac

Ma vie ?
Ma vie je l’ai noyée
Au fond d’un lac


01h25
Très saoul dans un bar à vin de Clermont-Ferrand