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28/02/2012

Réveil matinal et autres mauvaises nouvelles


Ce matin un coup de fil
« Bonjour c’est Kamel
Il faut que te parle »
Je dis : « d’accord »

Je savais qu’il draguait Marielle
J’ignorais qu’ils sortaient ensemble

Il arrive
Me déclare que je peins bien
Je ne savais pas qu’il était
Déjà venu à la maison

Ce qui l’emmerde c’est
Qu’il voudrait faire du cinéma
Il a peur que je le brûle…
Le con, s’il savait…
Il aimerait voir ce que j’écris
« Paraît que tu as du talent »
Je les imagine au lit
Parler de moi en baisant

Il dit :
«  On a beaucoup de choses à partager »

Regardant celle que j’aime, je dis :
« Oui, en effet »



Balade vallée de Chaudefour


On est sorti des
Sentiers battus
Marielle et moi
Rien que du très conventionnel
Marécages, ruisseaux
On cherchait des galets
Dedans

J’en ai trouvé
Un
En forme de cœur
Et te l'ai offert

Est-ce parce que
C’était un
Cœur de pierre
Que tu as repris le
Tien ?



Un infographiste doué


Olivier se tape l’incruste dans mes soirées
Olivier dissémine ses bouts de pétards
Dans tout l’appartement
Olivier est un infographiste doué   

La musique s’arrête
— « Je mets l’autre face ? »
— « Olivier, c’est un CD ! »



Un bar à Thiers


On offre à boire au vieux
On se précipite pour lui
Payer son verre
Pour lui régler son compte

Il a un sourire las
Habitué à de telles précautions

Sa femme est morte le mois dernier



                                               Un bar
                                               à Thiers

Textes & Photos : Anne Brégeaut



Ces 6 mois de ma vie
Sur les murs
C’est 6 mois de ma vie
Que tu ne connaissais pas





                                   le 29 avril aussi



Une expo


Hier
J’ai visité une expo

Ça parlait
— entre autre —
De moi

À peine 30 ans
Et déjà au musée !



                             Fin des 10 jours
                             de l’Art Contemporain
                             au “Creux de l’Enfer”
                               Thiers, Auvergne.


Je suis un bègue...


Je suis un bègue très
Rapide

À peine mort
Déjà vivant



Seconde partie

Chronique
d’une
rupture

25/02/2012

Not an Haïku


De nos folies
Quelles envies d’en terminer ?
Une fille à la table d’à côté
Mais juste une Winston
À l’orée du cendrier
La mode cette année
Est aux blondes décolorées
Et aux gros bruns
Barbiche en collier

Plus une thune en banque
Je tire sur le chéquier
Pour faire moins minable
Je carbure au Supérieur
À ma table, hormis mon ombre
Je ne supporte aucune erreur

Je parais jeune
Mais des jeunes plus jeunes
Que moi
Me regardent
D’un drôle d’œil
Je dois leur rappeler le frère aîné
Que la famille aurait déshérité

La F.M. dégoise du “Wall”
Et toujours ces blondes décolorées
Aussi des rousses
Embrassant des gros à barbiche en collier

Je semble pathétique
Triste à en crever
Le rasoir refusant de raser
Et même les brunes loin de m’aimer

Dans la rue
Des vieux j’effraye
Dans les bars
Des jeunes j’effraye

J’effraye
Des filles “Pulp Fiction”
Des garçons en érection
Et mon chéquier qui meurt
La mode cette année
Est aux garçons qui pleurent

Je hais ces gosses
Qui avaient mon âge
Avant
Et ces années où je
Pensais pouvoir rêver
Des fausses blondes
Des rousses
De ces filles
Sans l’ombre d’un sourire
Qui vous souriaient
Leurs yeux sublimes
Comme une bouteille de Tourtirac

Ma vie ?
Ma vie je l’ai noyée
Au fond d’un lac


01h25
Très saoul dans un bar à vin de Clermont-Ferrand



Ode aux usines Michelin


Sauvez Clermont :
Mangez des pneus !



Lui


Lui, il a une tête de hareng
Sans doute le mec le plus
Laid de la ville

C’est pour ça qu’il s’est acheté
Une moto

Pour qu’on puisse lui parler
En regardant ailleurs


Et si c'était un homme ?



Bien avant Dolly la brebis
Je rêvais déjà d’être cloné
Afin que soient miennes
Toutes ces journées
Pendant que mes sosies
S’affaireraient au turbin

Mais j’ai rapidement trouvé
Loin de toutes officielles déclarations
Ne fût-ce que trois majeures objections
Renonçant ainsi de fait
À ce magnifique projet

Les voici énoncées par ordre croissant :
Tertio : Je n’ai onc boulot
Deuzio : Aucun de mes clones n’accepterait
de travailler
Primo : Levi


Ce matin...


Ce matin, c’est le printemps
Quelques fourmis posent leurs quelques
Premières pattes sur la terrasse ensoleillée

J’en ai tué une dizaine
Puis ai lu le journal
En buvant l’apéro

À l’aide d’un glaçon ricardisé
J’ai assommé une colonie myrmidone
Sous un iceberg

Et je les entendais prier
Comme les naufragés du Titanic


23/02/2012

Quand je me sens...



Quand je me sens trop seul
Dans un restaurant
Je sors un instant

Lorsque je reviens
Le serveur me glisse
— plein d’étonnement —
« On vous a appelé il y a juste 2 minutes »
  


J’adore les cabines téléphoniques!



Grognon



Il y a un nain de jardin
Dans la maison
On croirait une maquette de Robert
de Niro
Qu’on aurait croisée avec celle de Danny
de Vito
Il travaille au rez-de-chaussée
Dans la boîte de karaoké
Je ne sais à quoi
Peut-être en tant que pose-plat
Il se donne un air méchant
Pour compenser
— à l’instar de ses talons —
Mais quand il commande un whisky
Au bar du coin
Le patron lui répond
« On va fermer, mon garçon »


Des cris



Des cris
Des soupirs
Des halètements
De la sueur
Du mouvement
(poignets, torse, bassin, jambes)

Jusqu’au rush final

Décidément
Ce n’est pas évident
De jouer au ping-pong
Avec toi


Le Travail



Perdu juin 95 :
Travail

Caractéristiques :
Vaguement rémunérateur
Reconnu en société
Profil bas

Bonne récompense


Quand on dit...



Quand on dit « Je t’aime »
Pense-t-on aux ruptures ?
Quand naît l’amour
Pense-t-on aux ruptures ?

Et quand ça ce termine
Pense-t-on à l’amour ?


22/02/2012

Souvent


Souvent
Dans tes yeux
Une question

Mais tu connais
Déjà la réponse



Déjeuner


Déjeuner
Se balader
Faire les courses
Visiter une expo
Décider du film de la soirée
Boire un rosé en terrasse
Téléphoner à quelqu’un
Écrire à quelqu’une
Nettoyer les W.-C.
Dormir, parfois…

Des gestes simples
Qui avec toi
Peuvent devenir
Terriblement compliqués


15/02/2012

Marielle



« Et si tu avais plus d’argent ? »
Lui demandais-je

Elle répondit :
« Si j’étais plus riche
Je m’emmerderais mieux »






14/02/2012

Quand j’étais plus jeune...


Quand j’étais plus jeune
Je marchais énormément
Depuis que je t’ai rencontrée
Je ne marche plus…

Je rampe


Première rencontre



Tu lisais du Bataille
Adossée à un chêne
Ton cousin
Jouant d’un mélodica
Dont manquaient un sol et son dièse

C’étaient “les Nuits de la Pleine Lune”
Et — lampe de mineur au front —
Je vociférais le roi Georges
Dans le lit asséché d’un ruisseau
Empli de caillasses et de branchages

J’y laissai mes bottines

Le lendemain, on dormait ensemble
Ni branche, ni caillou

Sur le moment, je ne l’ai pas regretté


Elle m’a demandé...


Elle m’a demandé
« Ton nom ? »

Je n’en avais plus
J’étais bien embêté


Il faut être...


Il faut être très lucide
Sur notre propre naïveté

Tant de personnes
Sont mortes
D’avoir cru en elles


Hier j’ai rencontré...


Hier j’ai rencontré un être humain
Je lui ai dit que l’amour
Était forcément égoïste

Pour me contredire
Il a juste commencé par :
« Moi, je… »

Deux minutes plus tard
Moi aussi