De nos folies
Quelles envies d’en terminer ?
Une fille à la table d’à côté
Mais juste une Winston
À l’orée du cendrier
La mode cette année
Est aux blondes décolorées
Et aux gros bruns
Barbiche en collier
Plus une thune en banque
Je tire sur le chéquier
Pour faire moins minable
Je carbure au Supérieur
À ma table, hormis mon ombre
Je ne supporte aucune erreur
Je parais jeune
Mais des jeunes plus jeunes
Que moi
Me regardent
D’un drôle d’œil
Je dois leur rappeler le frère aîné
Que la famille aurait déshérité
La F.M. dégoise du “Wall”
Et toujours ces blondes décolorées
Aussi des rousses
Embrassant des gros à barbiche en collier
Je semble pathétique
Triste à en crever
Le rasoir refusant de raser
Et même les brunes loin de m’aimer
Dans la rue
Des vieux j’effraye
Dans les bars
Des jeunes j’effraye
J’effraye
Des filles “Pulp Fiction”
Des garçons en érection
Et mon chéquier qui meurt
La mode cette année
Est aux garçons qui pleurent
Je hais ces gosses
Qui avaient mon âge
Avant
Et ces années où je
Pensais pouvoir rêver
Des fausses blondes
Des rousses
De ces filles
Sans l’ombre d’un sourire
Qui vous souriaient
Leurs yeux sublimes
Comme une bouteille de Tourtirac
Ma vie ?
Ma vie je l’ai noyée
Au fond d’un lac
01h25
Très saoul dans un bar à vin de Clermont-Ferrand